Nos incontournables du 28 mai au 3 juin

Photo : Elizabeth Carecchio

Photo : Elizabeth Carecchio

Par Cindy Savard

Comme l’a si bien dit Simon Brault dans son premier essai Le facteur C: L’avenir passe par la culture, l’un des vecteurs d’émancipation et de développement des sociétés réside dans la promotion et la facilitation vers les arts et la culture. N’est-il pas inspirant de se laisser inspirer? N’avons-nous tous pas quelque chose à créer? La culture au sens large m’enseigne à tous les jours que je fais partie d’un tout qui est le résultat d’un amalgame de créations diverses. J'e porte en moi la mission d’inciter les gens de ma communauté à prendre part au processus et à se laisser vibrer par ce flot au fort potentiel émancipateur. Ceci étant dit, j’ose espérer que vous vous laisserez tenter par mes quelques recommandations, toutes judicieusement sélectionnées pour le bonheur de vos sens!

29-31 mai : Pinocchio, une version revisitée à la façon Joël Pommerat

Parmi les dramaturges contemporains qui ne laissent personne indifférent et qui occupe un espace bien à lui, Joël Pommerat est parmi les plus vibrants. Connu pour son utilisation de l’imaginaire afin de faire émerger des réflexions sur le réel, il excelle aussi dans sa façon de recourir à du théâtre qu’on dit entier. Entier dans le sens qu’en plus de recourir au jeu, il utilise les mouvements, la musique, les sons, les images, la lumière pour créer des effets spectaculaires. Avec Pinocchio, il revisite un conte qui se réfère à l’imaginaire afin de refléter une vérité crue. Le public assistera au parcours initiatique d’un pantin vil et ingrat vers l’état d’humain… le tout se présente comme un objet théâtral exceptionnel à ne pas manquer cette semaine.

*Notez qu’une projection spéciale du documentaire Joël Pommerat, le théâtre comme absolu de Blandine Armand, sera présentée le mardi 28 mai au Studio Azrieli du CNA.

30-31 mai et 1er juin : Vie et mort d’un char boiteux, une épopée racontée par Stéphane Guertin

Cette performance solo en formule « roadshow » présente un parcours qui part du Canada pour se rendre jusqu’au bout de la route au Panama, le tout dans une vieille voiture. Au volant de celle-ci, l’auteur, comédien et conteur Stéphane Guertin livre sur scène cette épopée qui a sa part de réel puisque ce voyage, il l’a vécu pour vrai et ce fut pour lui une révélation personnelle, l’aboutissement d’une quête, un éveil sur la vie. Pour raconter son histoire, il utilise le théâtre d’objet, le conte et le documentaire. Stéphane Guertin est un conteur aguerri et il est aussi connu à travers la troupe d’impro Improtéine qu’il a contribué à fonder en 2002. Plusieurs versions du spectacle ont été présentées jusqu’à maintenant et cette mouture canadienne sera présentée pour célébrer le 10e anniversaire des Créations In Vivo!

30 mai : Centre culturel d'Orléans
31 mai : Lab (Vieux-Hull)
1er juin : La Nouvelle Scène

30 mai : Le TIFF au Musée des beaux-arts du Canada : Alanis Obomsawin en visite

Depuis le mois de janvier, le Musée des beaux-arts du Canada propose des séances de projection de films qui font partie du programme de diffusion de films à succès du Festival international du film de Toronto (TIFF). C’est un concept franchement génial qui nous a permis de voir Anthropocène — L’époque humaine, Moonlight — L’histoire d’une vie et La villa. Voilà que ce jeudi, c’est au tour du film On ne peut pas faire deux fois la même erreur de l’illustre Alanis Obomsawin. Cette cinéaste maintes fois honorées est prolifique et jouit d’une reconnaissance à travers le monde pour les documentaires qu’elle a réalisés, produits et scénarisés sur la culture et l'histoire des Autochtones. Ce film sorti en 2016 vise à montrer à quel point les services d’aide aux familles et à l’enfance offerts aux Premières Nations sont inférieurs à ceux fournis aux autres enfants canadiens. Pour ceux curieux d’en savoir plus et de rencontrer Alanis Obomsawin, une discussion avec elle suivra la projection.

*Et tant qu’à y être, le musée est ouvert jusqu’à 20 h les jeudis, belle occasion de visiter la nouvelle exposition - Gauguin. Portraits - qui propose de jeter un regard neuf sur les portraits de Paul Gauguin, l’un des artistes les plus influents et complexes du XIXe siècle!

31 mai : Flying Hórses et Socalled à l’Église St. Luke's Anglican

Le 11 mai dernier, Socalled était au Minotaure et telle une fusée sortie de sa tanière, il nous a offert une performance des plus énergiques. Bon, faut dire que ça faisait près d’un an qu’il n’était pas sorti au grand jour, mais l’idée de le revoir atterrir sur une scène de la région, en duo avec le projet de Jade Bergeron, Flying Hórses, ça attise ma curiosité. L’album Tölt, je l’ai écouté en boucles. J’ai même secrètement rêvé que Jade m’offrait des cours de piano! Depuis la sortie du deuxième album Reverie, je suis doublement charmée par la candeur et l’intensité des harmonies qui s’opère. Socalled et Flying Hórses dans la même église? Il faudra le voir pour le croire, j’suis sûre que même les esprits auront envie de s’prendre en selfie avec cet intriguant duo!

2 juin : 50 ans de vie bien remplies pour le CNA

Le 2 juin 1969, près de 40 000 personnes ont convergé vers le centre-ville d’Ottawa pour assister à l’ouverture du Centre national des arts. Enquit de la mission de faire briller la culture et les arts à travers ses murs, de donner une attention particulière aux artistes canadiens, on peut aujourd’hui faire état de l’apport majeur de l’existence d’une telle “institution” pour tous les amateurs d’arts de la scène. D’ailleurs, bien des Canadiens aimeraient avoir accès à ce lieu comme nous l’avons, c’est une chance inouïe d’avoir accès à autant de performances de qualité réunies en un seul lieu. Ainsi, le 2 juin prochain marquera les 50 ans du CNA et les portes seront grandes ouvertes de 10 h à 16 h ; il sera possible de visiter les coulisses et plusieurs activités gratuites seront offertes, dont des ateliers de musique, de théâtre et de danse. Des prestations surprises d’artistes canadiens sont aussi prévues à l’horaire. Et pour conclure les festivités de cette journée du 50e anniversaire, l’Orchestre du CNA, sous la direction d’Alexander Shelley, et plusieurs artistes invités donneront un concert gratuit qui offrira un florilège des 50 ans d’histoire de l’Orchestre.

Le Pressoir